Témoignages sur la phobie sociale

"L'enfer, c'est les autres" Jean-Paul Sartre

Voici quelques témoignages de personnes lors de leur première consultation dans mon cabinet et qui ont suivi une thérapie comportementale et cognitive.

Julien, 28 ans, fonctionnaire : "Je ne suis tranquille que chez moi, seul. Parfois, même avec ma famille proche, je suis gêné. Quand je marche dans la rue, j'ai l'impression que les gens me jugent, je suis tout le temps stressé. Au travail, je fais tout pour pas être le centre de l'attention, en réunion, je participe jamais et si je dois prendre la parole, c'est la cata".

Fabienne, 36 ans, sans emploi : "J'essaye de sortir le moins possible, c'est à chaque fois une corvée pour moi. je suis sûre que les gens le remarquent et me trouvent bizarre".

Elise, 22 ans, étudiante : "Le pire c'est quand je dois manger devant les autres, je me mets à trembler et ça se voit, j'ai peur que les gens me prennent pour une folle".

Paul, 53 ans, ingénieur : "C'est toujours la même chose : mon coeur se met à battre très vite, mes mains deviennent moites, ma bouche sèche, je rougis, bafouille, etc."

Jéremy, 24 ans, téléopérateur : "Personne n'est au courant autour de moi, je n'ai quasiment plus d'amis et je fais un travail qui ne me plaît pas mais au moins, je ne vois personne."

Quelques témoignages extraits de l'ouvrage : La peur des autres.

Etienne, 56 ans, cadre dans une grande entreprise : "J'ai horreur d'être en point de mire, sous le regard des autres. Pour moi, l'exemple type de la situation pénible, c'est lorsque j'arrive en retard dans un endroit où tout le monde est déjà assis et que l'on me regarde entrer et m'installer".

Luc parle de sa phobie ainsi : "Ce qui me tue, c'est que je ne peux jamais prévoir si je serai à l'aise ou non en parlant à quelqu'un. Et si je commence à me sentir un peu gêné, ou ennuyé d'être là, alors je suis sûr que la personne le repère immédiatement, et alors c'est terminé, je n'ai plus qu'une idée en tête, fuir la situation, car je sais que je vais me sentir de plus en plus mal..."

Sandrine, 28 ans : "Je ne savais pas que c'était quelque chose qui se soignait. J'ai toujours cru que c'était une forme de timidité, que c'était dans mon caractère."